16 avril 2006
Le mieux est l'ennemi du bien
De retour d'une promenade dominicale, j'ai trouvé dans la boîte aux lettres de la porte de mon appartement — en général, quand on habite un immeuble collectif, on dispose toujours de 2 boîtes aux lettres : l'une dans le hall, l’autre sur sa porte — j'ai trouvé, disais-je donc, un exemplaire de démonstration d'une publication (entièrement rédigée en japonais) des journaux Asahi, accompagné d'une carte de visite d'un certain monsieur Iseki. Lequel monsieur, constatant sans doute d'après le nom sur le bouton de la sonnette qu'il avait affaire à une étrangère, s'était mis en peine de m'écrire un petit mot au verso de sa carte. En le découvrant, je n'ai pas pu m'empêcher d'exploser de rire :

Donc, si je reprends son message en respectant les codes-couleurs utilisés ci-dessus, voici à peu près ce que ça donne en version franglaise :
«
Now (maintenant) nous proposons une campain
C'est OK si vous nous contactez après l'expiration de l'abonnement de votre journal actuel, et ce sera toujours OK dans 1 an, ou même dans 2, pourvu que vous deveniez, d'une manière ou d'une autre, une fan d'ASAHI.
Si cela vous convient, j'espère recevoir votre TEL.
Iseki : 090-2712-6026. Do not speak English I can not».
J'avais déjà eu l'occasion d'être confrontée à l'oral à des Japonais peu habitués à communiquer avec des étrangers, et que cette situation mettait dans une nervosité telle qu'ils en devenaient effectivement incompréhensibles (c'est un peu le principe de la prophétie autoréalisatrice : ils paniquent tellement à l'idée de ne pas être compris que les efforts qu'ils déploient pour faciliter, pensent-ils, cette communication, parasitent complètement leur message).
Mais c'est la première fois que je constate le phénomène à l'écrit. Je me demande combien de temps ce pauvre monsieur Iseki a passé à transpirer à grosses gouttes devant ma porte, pour m'écrire ce mot imbitable…